L’élevage intensif est l’un des principaux facteurs de risque pandémique. Que faire ?

Avec la menace épidémiologique grandissante due au coronavirus SARS-CoV-2, un certain nombre de mots auparavant réservés aux spécialistes sont maintenant entrés dans le langage courant : coronavirus, période d’incubation, vecteur d’infection. À long terme, cependant, le plus important de ces mots pourrait être « zoonose », qui définit une maladie transmise à l’homme par les animaux.

Le Covid-19 est la dernière d’une série de maladies infectieuses à propagation rapide causées par des virus d’origine animale ayant franchi la barrière inter-espèces et infecté des humains (les maladies zoonotiques)[1].

Image de Alexandra_Koch sur Pixabay

Les « zoonoses » sont surtout dues à nos pratiques

Sur environ 1400 agents pathogènes connus de la médecine moderne, plus de 800 (environ 60%) sont d’origine animale[2]. Presque chaque année, de nouveaux agents pathogènes d’origine animale et constituant une sérieuse menace pour les humains sont découverts[3]. En plus du Covid-19, parmi ces maladies dangereuses causées par des virus zoonotiques se trouvent les grippes aviaire et porcine, le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et divers types de fièvre hémorragique, dont Ebola[4].

Les infections zoonotiques sont généralement virales (moins souvent bactériennes) et se transmettent soit par contact direct avec un animal malade soit par la consommation de sa chair.

Selon les chercheurs, la source de la pandémie actuelle de coronavirus serait le marché de viande de Wuhan, où de nombreuses espèces d’animaux sauvages et domestiques sont vendues dans des conditions terrifiantes. Au regard du risque pour la santé publique lié à de tels marchés, les autorités chinoises sont en train de les interdire progressivement à travers le pays[5].

Toutefois, le caractère lointain et exotique des marchés asiatiques d’animaux ne devrait pas nous rassurer. Selon les experts, l’un des plus gros facteurs de risque épidémiologique actuellement est le système d’élevage conventionnel que nous connaissons[6]. Les élevages où se trouvent la grande majorité des animaux destinés à la consommation sont particulièrement dangereux[7].

En raison de la très grande densité et du peu de diversité génétique des animaux qui s’y trouvent, ces élevages constituent un environnement idéal pour la diffusion rapide de virus. Ce phénomène est aussi encouragé par le niveau élevé de production, à l’origine d’un stress chronique pour les animaux, ce qui a pour effet d’affaiblir leur système immunitaire. Parmi les vecteurs potentiels de transmission de maladies zoonotiques se trouvent aussi les transports sur de longues distances et la chaine de production étendue nécessaire à l’industrie animale[8].

transport de poulets d'élevage au Canada en 2017
Transport de poulets d’élevage vers l’abattoir au Canada en 2017. © We Animals Media

La responsabilité de l’élevage industriel

Les études sur le développement d’agents pathogènes issus de porcs illustrent bien les conséquences dommageables de l’élevage industriel. Entre 1985 et 2010, la production mondiale de viande de porc a augmenté de plus de 80%. Pendant la même période, 77 nouveaux agents pathogènes ont été identifiés dans des élevages de porcs à travers le monde. Aucun n’existait chez ces animaux avant 1985. 82% de ces agents pathogènes ont été découverts dans les 20% des pays produisant le plus de viande de porc au monde[9].

Au moins l’un des agents pathogènes issus de porcs s’est révélé mortel chez l’homme[10]. Selon les estimations, la pandémie de grippe aviaire A/H1N1 en 2009 a causé la mort de 100 000 à 400 000 personnes à travers le monde et 180 000 autres sont mortes des suites de complications postérieures à la maladie[11].

Afin de réduire le potentiel pathogène de l’élevage industriel, les éleveurs utilisent généralement des antibiotiques en complément alimentaire. C’est par exemple le cas en Pologne. Bien que le droit de l’UE interdise l’utilisation d’antibiotiques à usage préventif (ils ne peuvent être utilisés que comme traitement et sous la supervision d’un vétérinaire), un rapport publié en 2018 par le Supreme Audit Office (NIK) révèle que 70% des éleveurs polonais ayant fait l’objet d’une inspection de routine utilisaient des antibiotiques (ce pourcentage est encore plus élevé dans les élevages de volailles : 82% pour les poulets et 88% pour les dindes)[12].

antibiotiques élevage lapins France 2019
Antibiotiques dans un élevage de lapins en France en 2019. © L214 – Éthique & Animaux

Selon les épidémiologistes, le recours généralisé aux antibiotiques dans l’élevage industriel constitue l’une des plus grandes menaces à la santé publique à travers le monde[13]. À mesure que la consommation de produits animaux contenant des antibiotiques augmente, le risque que des agents pathogènes deviennent résistants aux agents antimicrobiens (l’antibiorésistance) augmente aussi[14].

Les infections causées par des micro-organismes résistants sont déjà à l’origine d’environ 50 000 morts par an en Europe et aux États-Unis seulement. Selon un rapport établi en 2014 pour le Royaume-Uni, si la situation ne change pas, près de 300 millions de personnes à travers le monde pourraient mourir prématurément à cause de l’antibiorésistance d’ici à 2050[15].

Au vu des informations ci-dessus, il n’est pas surprenant que, selon les scientifiques qui étudient les pandémies, le pire reste malheureusement à venir. Dans un rapport récent de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on peut lire : « s’il est vrai que “ le passé n’est qu’un prologue ”, alors il existe une menace très sérieuse de pandémie fortement létale à propagation rapide due à un agent pathogène respiratoire pouvant causer la mort de 50 à 80 millions de personnes et anéantir 5% de l’économie mondiale. Une telle pandémie serait catastrophique, à l’origine de dégâts généralisés, d’instabilité et d’insécurité. Le monde n’est pas prêt »[16].

Alors que nous assistons aux efforts de nombreux pays dans le monde pour mettre un terme à la pandémie de Covid-19, nous devons être conscients du fait qu’il s’agit d’une lutte contre les symptômes et les effets, et non contre les causes. Le dévouement et les immenses efforts des professionnels de santé, des scientifiques et des services sanitaires et épidémiologiques à la recherche d’un vaccin n’entraineront malheureusement pas de résultats durables à moins qu’ils ne soient accompagnés par des changements systémiques dans notre façon de produire et de consommer de la nourriture.

Culture de soja. Image de Jan den Ouden sur Pixabay.

Nourrir le monde différemment

En réponse à la pandémie actuelle contre le SARS-CoV-2, selon Liz Specht, docteure et directrice adjointe pour les sciences et la technologie au Good Food Institute, « il est temps de reconnaître que nous avons, en tant que civilisation, dépassé le stade de l’utilisation des animaux pour produire de la viande. La chasse et l’élevage d’animaux ont servi la croissance de la population humaine pendant des millénaires. Mais en 2020, nous devons arrêter de nous voiler la face. Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Le système actuel est défaillant. Il est inefficace, précaire, non viable et extrêmement dangereux »[17].

Par chance, ajoute la chercheuse, il existe une alternative à ce système, à savoir le développement progressif de la production d’alternatives à la viande à base de protéines végétales et le secteur florissant de l’agriculture cellulaire (particulièrement la viande de synthèse).

Depuis de nombreuses années, il existe des steaks, des saucisses, de la charcuterie, du fromage et du lait à base de légumineuses riches en protéines. Jusqu’à récemment, la majorité de la production dans ce domaine venait de petites entreprises ou ne représentait qu’une part minoritaire de la production des grandes entreprises et leurs clients principaux étaient végétaliens, végétariens ou des personnes ayant des allergies alimentaires. Aujourd’hui, l’intérêt grandissant des consommateurs ayant un régime omnivore entraine une production de masse des alternatives à la viande, de plus en plus fréquemment par des multinationales de l’agroalimentaire comme Nestlé, Unilever, Cargill ou Tyson Foods[18]. Le marché des produits d’origine végétale intéresse aussi les entreprises françaises. C’est notamment le cas du Groupe Triballat Noyal, propriétaire de la marque Sojasun, ou des groupes Herta et Andros, qui ont lancé leur propre gammes de produits végétaux/végétariens. Les marques de distributeurs sont également nombreuses à avoir développé leur offre (Carrefour, Monoprix, Système U, Leclerc). Le marché de l’alimentation végétale a augmenté de 24% en 2018 dans les grandes et moyennes surfaces[19].

La forte croissance du secteur des alternatives à la viande d’origine végétale est illustrée par l’introduction en bourse de l’un de ses leaders : la start-up américaine Beyond Meat. Peu de temps après son entrée au NASDAQ, la valeur des actions de l’entreprise a augmenté de 734%, le meilleur résultat pour une introduction en bourse en 2019 aux États-Unis[20]. Sur l’année 2019, le chiffre d’affaires de l’entreprise a plus que triplé[21].

Les énormes sommes investies dans le secteur des protéines végétales conduisent non seulement à une plus grande disponibilité des produits d’origine végétale mais aussi à la possibilité de mener des recherches de plus en plus avancées quant à leurs capacités nutritionnelles, leur gout et leur texture. Les produits qui en résultent, comme les steaks Beyond Meat mentionnés ci-dessus, ou leur principal concurrent, Impossible Burger, réussissent successivement des tests à l’aveugle (la plupart des sondés ne parviennent pas à les distinguer de la viande traditionnelle), satisfaisant ainsi les besoins sensoriels des amateurs de viande sans avoir à recourir aux animaux issus de dangereux élevages industriels[22]. Encore plus important, ces produits ont souvent de meilleures valeurs nutritionnelles que leurs équivalents carnés et ils ne contiennent pas d’antibiotiques ou d’hormones de croissance animales. En plus de tout cela, ils contribuent à une exploitation bien moindre des ressources naturelles et à une réduction radicale des émissions de gaz à effet de serre[23].

Focus sur la viande de synthèse

Surtout, le secteur de la viande de synthèse, en forte croissance, peut contribuer à la sécurité et à la durabilité alimentaires. Ce qu’on appelle la « viande propre » est de la viande fabriquée artificiellement, grâce à des cellules extraites d’animaux[24]. Si sa production est souvent vue comme un travail de laboratoire, les locaux dans lesquels elle est fabriquée ressemblent bien plus à des micro-brasseries modernes qu’à des centres de recherche. Les produits ainsi obtenus ont les mêmes valeurs nutritionnelles et le même gout que leurs équivalents traditionnels et n’impliquent pas l’élevage et l’abattage d’animaux. Les fabricants de viande propre participent alors au respect d’un niveau bien plus élevé de protection sanitaire et biologique, éliminant ainsi la plupart des risques épidémiologiques, en particulier zoonotiques, liés à l’agriculture traditionnelle[25].

Bien que l’agriculture cellulaire n’en soit qu’à ses débuts, des personnalités comme Bill Gates, Richard Branson et Sergey Brin, mais aussi les magnats de l’industrie de la viande traditionnelle (les américains Tyson Foods et Cargill et l’allemand PHW-Gruppe), y ont massivement investi. L’espoir existe donc de trouver prochainement plus de viande artificielle sur le marché de l’alimentation[26].

En bref, une solution : la fin de l’élevage industriel

Face à la pandémie zoonotique croissante, une intensification des efforts pour développer rapidement des alternatives à l’élevage industriel prend une importance particulière. Les protéines végétales et la viande de synthèse ne nous permettront pas de combattre le coronavirus zoonotique actuel mais elles peuvent nous aider de manière significative à nous protéger d’une nouvelle menace de ce genre. Selon Dr Specht, citée ci-dessus : « Les produits d’origine végétale comme la viande de synthèse éliminent l’insécurité alimentaire et les préoccupations liées aux maladies zoonotiques inhérentes à l’alimentation issue des animaux. La production actuelle de produits d’origine végétale et de viande de synthèse offre aux consommateurs la possibilité d’une alternative facile au moment du repas, ainsi que des avantages sous-jacents énormes pour la sécurité et la durabilité tout au long de la chaine de production »[27].

La restauration collective a un rôle moteur à jouer dans la nécessaire transition vers une alimentation davantage d’origine végétale. En effet, la restauration collective influence à la fois la production alimentaire par ses choix d’approvisionnement et la demande, en normalisant tel ou tel type d’alimentation ou tel ou tel produit auprès des convives. C’est le sens des efforts d’Assiettes Végétales, qui appelle les gestionnaires et les chefs cuisiniers à augmenter la proportion de choix végétaliens au menu de leur cantine ou restaurant collectif et leur propose un accompagnement.

Włodzimierz Gogłoza, PhD

Sources

[1] K.G. Andersen, A. Rambaut, W.I. Lipkin, E.C. Holmes, R.F. Garry, The proximal origin of SARS-CoV-2, https://www.nature.com/articles/s41591-020-0820-9

[2] W.B. Karesh, A. Dobson, J.O. Lloyd-Smith, J. Lubroth., M.A. Dixon, M. Bennett, S. Aldrich, T. Harrington, P. Formenty, E.H. Loh, Ecology of zoonoses: natural and unnatural histories, “The Lancet” vol. 380, no. 9857 (2012), p. 1936–1945, https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(12)61678-X/fulltext

[3] M. Greger, The human/animal interface: emergence and resurgence of zoonotic infectious diseases, “Critical Reviews in Microbiology” vol. 33, no. 4 (2007), pp. 243–299 https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/10408410701647594

[4] Z. Gliński, K. Kostro, Zoonotyczne wirusy stale zagrażające człowiekowi, “Życie Weterynaryjne” 88 (2013), pp. 192–197, https://vetpol.org.pl/dmdocuments/ZW%202013-03%20%2002.pdf

[5] J. Gorman, China’s Ban on Wildlife Trade a Big Step, but Has Loopholes, Conservationists Say, https://www.nytimes.com/2020/02/27/science/coronavirus-pangolin-wildlife-ban-china.htmlw

[6] J.H. Leibler, J. Otte, D. Roland-Holst, Industrial Food Animal Production and Global Health Risks: Exploring the Ecosystems and Economics of Avian Influenza, “EcoHealth” 6 (2009), pp. 58–70, https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10393-009-0226-0. See also Zoonotic Diseases, Human Health And Farm Animal Welfare, https://www.ciwf.org.uk/research/food-and-human-health/zoonotic-diseases/. See also: J. Bryner, 13 Animal-to-Human Diseases Kill 2.2 Million People Each Year, https://www.livescience.com/21426-global-zoonoses-diseases-hotspots.html.

[7] J.P. Graham, J.H. Leibler, L.B. Price, J.M.Otte, D.U. Pfeiffer, T. Tiensin, E.K. Silbergeld, The Animal-Human Interface and Infectious Disease in Industrial Food Animal Production: Rethinking Biosecurity and Biocontainment, “Public Health Reports” vol. 123 no. 3 (2008): pp. 282–299, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2289982/; J. Otte, D. Roland-Holst, D. Pfeiffer, R. Soares-Magalhaes, J. Rushton, J. Graham and E. Silbergeld, Industrial Livestock Production and Global Health Risks, http://www.fao.org/3/a-bp285e.pdf. See also Putting Meat on the Table: Industrial Farm Animal Production in America, A Report of the Pew Commission on Industrial Farm Animal Production, http://www.pcifapia.org/_images/PCIFAPFin.pdf

[8] M. Greger, The Long Haul: Risks Associated With Livestock Transport, “Biosecurity and Bioterrorism: Biodefense Strategy, Practice, and Science”, vol. 5, no. 4, (2007), pp. 301–311; A.M. Rule, S.L. Evans, E.K. Silbergeld, Food animal transport: A potential source of community exposures to health hazards from industrial farming, “Journal of Infection and Public Health” Volume 1, Issue 1, 2008, pp. 33–39, https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1876034108000026?via%3Dihub

[9] G. Fournie, L. Kearsley-Fleet, J. Otte, D. Pfeiffer, Trends in the emergence of swine pathogens, Animal Production and Health Commission for Asia and Pacific 2012.

[10] Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Immunization and Respiratory Diseases, 2009 H1N1 Pandemic (H1N1pdm09 virus), https://www.cdc.gov/flu/pandemic-resources/2009-h1n1-pandemic.html.

[11] K. Hickok, How does the COVID-19 pandemic compare to the last pandemic? https://www.livescience.com/covid-19-pandemic-vs-swine-flu.html

[12] The breeders audited by NIK claimed that they use antibiotics only as treatment but, as the auditors point out, “it was not possible to establish the real causes of the use of antibiotics in animal husbandry, mainly because of the insufficient surveillance system, which does not provide reliable data.” See: Informacja o wynikach kontroli: wykorzystywanie antybiotyków w produkcji zwierzęcej w województwie lubuskim, https://www.nik.gov.pl/plik/id,16217,vp,18741.pdf

[13] T.P. Van Boeckel, J. Pires, R. Silvester, C. Zhao, J. Song, N.G. Criscuolo, M. Gilbert, S. Bonhoeffer, R. Laxminarayan, Global trends in antimicrobial resistance in animals in low- and middle-income countries, “Science” vol. 365, no. 6459 (2019), https://science.sciencemag.org/content/365/6459/eaaw1944. See also Stop using antibiotics in healthy animals to prevent the spread of antibiotic resistance, https://www.who.int/news-room/detail/07-11-2017-stop-using-antibiotics-in-healthy-animals-to-prevent-the-spread-of-antibiotic-resistance.

[14] R.J. Fair, T. Yitzhak, Antibiotics and bacterial resistance in the 21st century, “Perspectives in Medicinal chemistry” 6 (2104) pp. 25–64, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4159373/ See also: M. Mckenna, The Hidden Link Between Farm Antibiotics and Human Illness, https://www.wired.com/story/farm-antibiotics-human-illness-hidden-link/

[15] Antimicrobial Resistance: Tackling a Crisis for the Health and Wealth of Nations, The Review on Antimicrobial Resistance Chaired by Jim O’Neill, December 2014, https://amr-review.org/sites/default/files/AMR%20Review%20Paper%20-%20Tackling%20a%20crisis%20for%20the%20health%20and%20wealth%20of%20nations_1.pdf

[16] Global Preparedness Monitoring Board, A world at risk: annual report on global preparedness for health emergencies, Geneva: World Health Organization 2019, p. 6, https://apps.who.int/gpmb/assets/annual_report/GPMB_annualreport_2019.pdf

[17] L. Specht, Modernizing Meat Production Will Help Us Avoid Pandemics, https://www.wired.com/story/opinion-modernizing-meat-production-will-help-us-avoid-pandemics/

[18] D. Yaffe-Bellany, The New Makers of Plant-Based Meat? Big Meat Companies, https://www.nytimes.com/2019/10/14/business/the-new-makers-of-plant-based-meat-big-meat-companies.html

[19] https://www.avise-info.fr/alimentaire/le-marche-vegetarien-et-vegan-en-nette-hausse

[20] C. Reinicke, Beyond Meat extends its post-IPO surge to 734%, breaking the $200-a-share threshold for the first time, https://markets.businessinsider.com/news/stocks/beyond-meat-stock-price-breaks-200-per-share-2019-7-1028376980

[21] http://www.lafranceagricole.fr/actualites/elevage/bourse-la-start-up-vegane-beyond-meat-plonge-awall-street-1,12,2506068639.html

[22] A. Peters, Inside the lab where Impossible Foods makes its plant-based “blood”, https://www.fastcompany.com/90264450/inside-the-lab-where-impossible-foods-makes-its-plant-based-blood

[23] A. Peters, Here’s how the footprint of the plant-based Impossible Burger compares to beef, https://www.fastcompany.com/90322572/heres-how-the-footprint-of-the-plant-based-impossible-burger-compares-to-beef

[24] P. Shapiro, Clean Meat: How Growing Meat Without Animals Will Revolutionize Dinner and the World, New York NY 2018

[25] Z.F. Bhat, S. Kumar, H. Fayaz, In vitro meat production: Challenges and benefits over conventional meat production, “Journal of Integrative Agriculture” vol. 14, no. 2 (2015), pp. 241–248, https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S209531191460887X

[26] R. Morgan, Bill Gates and Richard Branson are betting lab-grown meat might be the food of the future, https://www.cnbc.com/2018/03/23/bill-gates-and-richard-branson-bet-on-lab-grown-meat-startup.html.

[27] L. Specht, Modernizing Meat Production…, ibid.

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