Nous avons notamment abordé les enjeux environnementaux, l’industrie de l’élevage étant parmi les plus polluantes. Notre santé aussi nous dit merci mais elle n’est pas la seule : les animaux issus de l’élevage intensif souffrent de leur condition.
Les animaux d’élevage : quelle vie ?
L’élevage intensif est générateur de bien des maux, à la fois pour les personnes qui en consomment les produits mais aussi et surtout pour les animaux traités comme produits et/ou outils de production plutôt que comme des êtres sensibles.
Prenons l’exemple des vaches laitières qui souffrent dans des élevages de plus en plus intensifs. Il n’y a pas que l’abattage qui inflige de la souffrance : personne n’aimerait vivre une vie entièrement tournée vers la production industrielle. Alors, ça ressemble à quoi ?
Et le petit veau, il devient quoi ? Plus haut vous voyez le jeune 7018, qui ne sera jamais vieux ni plus qu’un numéro car sa vie est perçue comme rien de plus qu’une marchandise.
Enlevé à sa mère peu après sa naissance, il passera deux semaines en attente chez l’éleveur naisseur, avant d’être orienté vers un centre de tri et d’allotement. Les animaux commercialisés passent en effet par l’un des “centres de tri” afin de procéder à des vérifications de conformité et leur perforer les oreilles pour y poser des boucles numérotées. Chaque animal est trié selon sa race, son sexe, son poids et sa qualité afin de créer des “lots” homogènes. On vérifie donc dans quelle “gamme” de viande bovine il se situe. Si 7018 doit s’avérer peu rentable, il sera tout simplement euthanasié.
Si sa chair est jugée conforme, il aura droit à un sursis peu enviable. Huit semaines à passer dans une cage individuelle à la dimension tout juste supérieure à sa taille dans un centre d’engraissement. Il ne retrouvera ensuite la chaleur du contact de ses congénères que pour être entassé jusqu’à six mois en case collective, toujours dans un centre d’engraissement. Quant au dénouement de cette histoire, il ne surprendra personne. 7018 et ses camarades seront abattus pour devenir des morceaux de viande pour l’industrie de la viande.
Vaches, poulets, lapins, cochons et j’en passe, les animaux souffrent de leur exploitation. Leur vie est entièrement tournée vers nos assiettes. Aussi il n’y a rien d’étonnant à ce que, contrairement à nos assiettes justement, elle ne soit pas très remplie. Or ce n’est pas une fatalité !
Proposer un autre système :
Un autre mode d’alimentation est possible, nous le savons et, pour la plupart, nous l’expérimentons dans notre vie quotidienne, que l’alimentation végétale soit la règle ou que nous la pratiquions de temps à autres. Seulement, nous n’arrivons pas toutes et tous au même point, et surtout pas par le même chemin. Un chercheur américain a montré que la découverte de l’alimentation végétale se faisait globalement selon un même schéma :
Nous sommes toutes et tous plus ou moins conscient·e·s des enjeux propres au monde dans lequel nous vivons, comme celui la souffrance animale liée à l’industrie de l’élevage intensif. La curiosité et les questionnements sur la santé individuelle et collective font partie de nos vies. Or, il semble que ce soit le réseau de connaissances de chacun·e qui permette souvent de “sauter le pas” de l’alimentation végétale.
La plupart de vos témoignages en attestent : connaître et fréquenter une personne ayant opté pour une alimentation végétale aide à tester cette alimentation soi-même, voire à l’adopter. Or si le réseau de connaissances peut être une porte d’entrée vers une alimentation alternative et plus respectueuse des animaux, nous ne pensons pas qu’elle doive être la seule, tout simplement parce que tout le monde ne fait pas partie d’un réseau qui le permet.
Plutôt que de s’en remettre uniquement au réseau social des individus pour rendre notre alimentation meilleure pour les animaux, la planète et notre santé, ce que nous proposons et portons, c’est un libre accès à un mode d’alimentation alternatif dans la restauration collective. Pour le reste, il suffit de laisser la magie opérer : en effet, la même étude montre que lorsque l’alimentation végétale est testée, l’expérience est positive. Le goût, le sentiment d’avoir un impact positif sur le monde et la sensation de faire du bien à son corps sont là. Ce qu’il manque donc souvent, c’est la possibilité de le faire ! Or c’est bien ce que permet un choix végétal dans la restauration collective. Chez Assiettes Végétales, nous proposons donc le modèle suivant :
Pour une agriculture tournée vers le végétal
Et il y a du chemin à faire ! La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni se partagent près de la moitié de la production de viande bovine européenne. Notre pays a donc une place de choix dans l’industrie de l’abattage de nos amis les ruminants. Et c’est encore pire dans le cas des veaux : nous produisons, selon le rapport d’Eurostat de 2019 sur l’agriculture, deux tiers de leur viande sur le territoire de l’UE avec les Pays-Bas et l’Espagne.
Notre agriculture, essentiellement tournée vers les productions animales, est malade. La demande en produits carnés peine encore à baisser en France et en Europe, laissant toute une population animale en souffrance. Or, un nouveau modèle agricole est possible : nos agricultrices et agriculteurs ont déjà montré leurs capacités à se re-spécialiser en cas de baisse de la demande pour certains types de produits. À l’avenir, le monde agricole pourrait privilégier une re-spécialisation dans la production de protéines végétales et s’éloigner de l’industrie de l’élevage. Pas de perdant·e·s, juste un changement !
Mais pour motiver cette re-spécialisation, il faut d’ores et déjà agir sur la demande en produits d’origine animale. La restauration collective, avec le volume de denrées et produits qu’elle mobilise, a un effet considérable sur cette demande. La généralisation de l’offre végétale dans les menus de la restauration universitaire et d’entreprise a le pouvoir d’entraîner la production dans un changement de grande ampleur, de déconcentrer les élevages et de faire en sorte que tous les “ 7018 ” ne souffrent plus pour nous nourrir. C’est bel et bien possible !
Le mot de la fin
Nous n’avons rien à perdre à changer notre mode d’alimentation et tout à y gagner. Une assiette sans souffrance animale est possible et existe déjà : c’est l’assiette végétale ! Ne manque plus qu’y donner accès à toutes et tous, or c’est là tout l’enjeu de notre travail chez AV. La restauration collective nourrit chaque jour des millions de personnes, ce qui est une excellente chose. À nous d’œuvrer pour mettre ce que nous voulons dans les assiettes et ne plus nous voir imposer une nourriture qui ne nous convient pas. Ça tombe bien, c’est ce que nous faisons chez Assiettes Végétales =)