Tous les enfants de France n’ont pas encore accès à une option végétarienne quotidienne : de nombreuses cantines ne respectent toujours pas la loi EGalim qui impose une option végé hebdomadaire. Pire encore, le menu végé quotidien est aujourd’hui en danger. Il est temps de nous unir pour la santé des plus jeunes de notre pays.
Les enfants ne sont pas tous égaux sur l’alimentation
En France, la consommation de viande a été multipliée par 5 en seulement 100 ans. Et la consommation de légumineuses ? Divisée par 5. Un comble, alors même que l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation alerte sur le fait que les enfants de notre pays consomment 2 à 4 fois trop de protéines animales (rapport INCA 3). C’est beaucoup, beaucoup trop ! Nos cantines ont un rôle de premier ordre dans l’équilibre alimentaire de nos enfants.
Car rappelons-le : nos enfants et ados ne sont pas tous égaux sur l’accès à une alimentation plus végétale et de qualité. Pour les jeunes issus de milieux précarisés, l’accès à l’alimentation végétale est bien moindre que pour les classes plus aisées. En effet, dès 2013, le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt alertait sur une “inversion des marqueurs sociaux” concernant la consommation de viande (rapport en téléchargement). La viande déborde à présent des assiettes des classes populaires, tandis que les cadres et leurs enfants mangent davantage végétal.
L’ANSES confirme les qualités nutritionnelles du menu végé
Végétaliser l’alimentation des plus jeunes est ainsi un enjeu de santé publique et un enjeu social. Les cantines scolaires, service public de l’alimentation des enfants et adolescent·es par excellence, doivent permettre l’égal accès à une alimentation plus saine, et donc plus végétale. Et si nous proposions une option végétarienne tous les jours aux enfants de France ? L’ANSES donne son feu vert :
“L’augmentation du nombre de menus sans viande ni poisson ne modifie pas le niveau de satisfaction des apports en nutriments, au regard de l’atteinte des références nutritionnelles. Il n’est donc pas pertinent de proposer de ce fait une fréquence maximale de menus sans viande ni poisson.” (Rapport 2021)
Les droits des plus jeunes ne sont pas toujours respectés
Vos enfants et vous avez des droits. Et ça, c’est la loi EGalim qui le dit : depuis novembre 2019, les cantines scolaires de la maternelle jusqu’au lycée doivent proposer un menu végétarien hebdomadaire aux élèves. La loi EGalim a d’abord fait l’objet d’une expérimentation de deux ans avant d’être pérennisée par la loi Climat et résilience, comme nous l’expliquions l’an dernier ici.
Seulement voilà, si la pérennisation du menu végé hebdomadaire est une victoire, encore faudrait-il que toutes les cantines de France appliquent la loi, ce qui n’est pas le cas. Difficile d’estimer le taux de respect de la loi EGalim par les cantines… Les chiffres les plus concluants sont ceux de l’enquête collective de Greenpeace datant de 2020 sur les cantines du primaire. Seuls 74% des écoliers et écolières pourraient manger végé ne serait-ce qu’un jour par semaine. Les chiffres chutent encore davantage pour la restauration secondaire (collèges et lycées) où l’offre alimentaire est encore moins homogène.
➡️ Pour résumer, de nombreuses cantines n’appliquent pas la loi dans notre pays.
Le menu végé quotidien en danger dans les cantines du primaire
Vous le savez, Assiettes Végétales ne vise pas le menu végé hebdomadaire. Nous allons bien plus loin en accompagnant les cantines vers une offre végétale quotidienne au menu de la restauration collective dans son ensemble. Et ça marche ! À Grenoble, les étudiants et étudiantes peuvent manger végé tous les jours grâce à notre association, tout comme plusieurs cantines scolaires, telles que celle de Chadignac.
Toutefois, ne nous reposons pas sur nos lauriers. Le menu végéta*ien quotidien semble en effet mis en danger par un arrêté ministériel, nous alerte Greenpeace. Ensemble, faisons le point sur ce risque de régression du droit à une alimentation plus végétale pour les plus jeunes.
Selon cet arrêté, 8 repas sur 20 dans les cantines scolaires devraient donner le choix de la viande ou du poisson aux élèves. Pour les cantines de collèges et lycées, cette mesure n’aurait que peu d’impact. Mais pour les cantines de maternelle et de primaire, c’est tout autre chose…
Car les cantines de maternelle et primaire proposent majoritairement un menu unique (une seule option proposée avec pré-inscription en version classique ou végétarienne). Pour les élèves inscrit·es au menu végé quotidien, il pourrait bien devenir impossible de manger végé tous les jours car 8 menus sur 20 devraient alors être composés de viande ou de poisson.
➡️ Cela aurait un impact sur plus d’une école sur deux, et donc sur un très grand nombre d’élèves.
Défendons le menu végé quotidien dans nos cantines scolaires
Vous l’avez compris : le droit des élèves à une alimentation plus végétale, écoresponsable, éthique et saine n’est pas encore appliqué partout en France. Pire encore, la nécessaire végétalisation de l’alimentation des plus jeunes est remise en cause.
Les droits sont faits pour être portés. Portés par des personnes telles que vous. Si les citoyennes et citoyens conscient·es des enjeux ne s’unissent pas pour défendre une meilleure alimentation pour les plus jeunes, qui le fera ? Notre mouvement change les menus des 7 millions d’élèves qui, chaque jour, déjeunent à la cantine. C’est en montrant l’exemple que nous ferons reculer les idées vieillottes et ferons avancer l’alimentation du 21ème siècle et des suivants.
Entrez dans le mouvement, nous avons besoin de vous. Signez notre pétition pour des menus d’origine végétale dans toutes les cantines de France.